Un parking frontalier à l’origine d’un conflit franco-suisse
Aux Rousses, le préfet du Jura avait interdit l’accès, pour cause de pandémie, au parking des Dappes utilisé par les skieurs suisses pour accéder à leurs pistes. Une décision invalidée par le tribunal administratif de Besançon.

Les Rousses, la plus grande station de ski du massif jurassien, a la particularité d'être imbriquée entre France et Suisse. A l'image du célèbre hôtel Arbez dont certaines chambres sont placées juste sur la frontière, permettant au résidant de passer d'un pays à l'autre sans quitter la pièce… C'est cette imbrication qui a créé, récemment, un conflit entre la France et la région de Nyon (Suisse) autour d'un simple parking.
Le parking des Dappes aux Rousses (650 places), situé en France, a la particularité de servir exclusivement les pistes de ski suisses, encore ouvertes pendant la pandémie. Il a d'ailleurs été entièrement refait, il y a environ un an, aux frais de nos voisins helvètes.
« Une erreur d'appréciation »
C'est un arrêté du préfet du Jura, David Philot, qui a créé le conflit. Celui-ci a interdit l'usage de ce parking considérant qu'il était susceptible de « faciliter la propagation de l'épidémie de Covid-19 ». Une prise en otage pour les Suisses et particulièrement pour Télé-Dôle, l'exploitant helvétique des remontées mécaniques : « La perte est considérable, elle comprend aussi le chalet-restaurant et l'école de ski qui ne peut pas fonctionner. » A tel point que l'affaire a fait l'objet d'une plainte suisse. A Besançon (Doubs), le tribunal administratif a donné raison au plaignant considérant que l'interdiction du préfet était « une erreur d'appréciation ».
Le parking des Dappes a donc rouvert ce week-end. Particularité qui en fait un cas unique dans le pays : les Français peuvent aussi en profiter et partir skier en Suisse, à condition de vivre dans un rayon de 30 km maximum du parking et de présenter tous les documents le prouvant.