Art : Gauguin, Bourdelle et Claudel à portée de clics
Fine Arts Paris est le premier salon d’art français entièrement en ligne et permet de découvrir jusqu’à ce dimanche 550 pièces exceptionnelles.

Se délecter en quelques clics d'une peinture de Paul Gauguin jamais exposée, d'une tête d'Apollon sculptée par Antoine Bourdelle, de Persée façonnée par Camille Claudel ou encore d' un chapeau traditionnel coréen en crin de cheval… Pour la première fois en France, l'art tient salon sur le web grâce à Fine Arts Paris. Jusqu'au dimanche 29 novembre, les 55 galeristes sélectionnés vendent en ligne leurs dix coups de cœur. Même si le dessin au fusain de Camille Corot ne finira pas sur le mur de votre chambre, ce rendez-vous virtuel offre l'occasion unique de découvrir 550 pièces.
La plate-forme, créée spécialement, propose une visite par thématique, spécialités (peintures, gravures, objets d'art, dessins, manuscrits…), périodes (de la préhistoire à l'art moderne), artistes et exposants. « Le plus compliqué a été de faire valider les œuvres par les experts indépendants, qui passent d'habitude au salon la veille de l'ouverture. Leurs retours ont pris du temps, explique Louis de Bayser, président du Fine Arts Paris. Les galeristes ont voulu garder le contact avec les collectionneurs, les amateurs, mais aussi toucher un plus large public qui ne fréquente pas les salons d'art. On a pu inscrire des professionnels qui n'auraient pas pu se déplacer à Paris. Et, nous maintiendrons une version en ligne dans nos prochaines éditions. »
Nous avons choisi trois œuvres présentées en ligne.
Une huile de Gauguin. « Teuraheimata a Potoru » n'a jamais été exposée. Ce portrait de Paul Gauguin de 1891 provient d'une collection privée américaine, où il est resté depuis 1943. Donnée à l'origine par l'artiste à son premier propriétaire, cette peinture n'était connue qu'à travers une photo noir et blanc. Elle s'intègre dans le corpus des œuvres du premier voyage de Gauguin à Tahiti.
La toile est vendue (prix sur demande) par la galerie new-yorkaise Jill Newhouse, quatrième génération d'une famille de marchands d'art. Cette galerie, spécialisée dans les maîtres français du XIXe siècle, met également en vente une sculpture de Rodin, un fusain de Corot, deux peintures de Cézanne et un dessin à la craie noire d'un départ aux champs de Millet.

Un bijou tribal des îles Fidji. Ce médaillon du XIXe des îles de Fidji est composé d'une dent de cachalot et d'huître perlière à lèvres noire. Appelé Civavonovono, c'est un bijou d'homme royal porté par les chefs fidjiens. Il était réservé aux couches les plus élevées de la hiérarchie locale. Ce pectoral de 19 cm était suspendu dans le dos du porteur, pour éviter qu'il se balance et rebondisse contre la poitrine pendant la danse ou le combat. Il est présenté par la galerie bruxelloise Ondine & Patrick Mestdagh, spécialisée dans les arts premiers. Son prix avoisine les 300 000 euros.

Une pendule royale en bronze doré. Cette petite pendule de 37 cm de haut du doreur Lucien-François Feuchère est probablement une commande de Louis XVIII pour sa favorite, la comtesse du Cayla, logée au château de Saint-Ouen. En bronze doré ciselé, elle date de 1820 environ. Le tablier symbolise l'hermine royale, le décor est composé de palmettes et fleurons, de frises d'oves, de feuilles d'acanthe et de perles. Une création vendue par la galerie parisienne Royal Provenance (IXe), avec ses clés, à 12 500 euros.